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Au bout du phare…

Il pleut, je me promène, je pense, je regarde le phare au loin…

Il n’y a personne à part moi, la rue est triste et sinistre.

De temps en temps, passe auprès de moi la silhouette embrumée d’une personne inconnue.

Je marche seule, anonyme, dans la ville… pour me noyer d’ailleurs.

Je me sens seule et je me souviens de cette phrase d’Emil Cioran « Le devoir d’un Homme c’est d’être encore plus seul »…

Je vais sur la plage, la mer m’emporte, telle une musique.

Je plonge, je suis folle mais je m’en fous car les folies sont les seules choses qu’on ne regrette jamais.

J’ai froid, je suis perdue… tu n’es pas là.

Je sens le vent de la fin de l’après-midi soudain qui coule dans mes veines.

J’ai les cheveux emmêlés, je suis trempée… je veux mourir…

Non d’abord je veux devenir immortelle, il me faut apprendre la mort.

Je continue à marcher le long du phare.

Je peux enfin voir les gens qui passent à côté de moi, je les regarde, eux, ne me regardent pas.

Je trouve qu’ils ont l’air con… Je ne les regarde plus, ils sont sans intérêt.

Je me dis qu’il n’y a pas de dignité possible, pas de vie réelle pour un Homme qui travaille 12 heures par jour sans savoir pourquoi il travaille.

Moi, je ne sais pas pourquoi je travaille dans ce monde pourri qui n’est que volonté de puissance.

Nous ne sommes que des esclaves bien qu’on nous appelle des hommes libres.

L’argent ne m’intéresse pas, je veux juste devenir immortelle… puis mourir.

Je ne fais pas partie de ce monde, je sens l’univers qui fonctionne parfaitement et moi je suis bloquée, prisonnière de moi-même au lieu d’être en accord je suis isolée.

J’arrive au bout du phare, je m’assois sur un rocher.

Le coucher du soleil en face de moi. La nuit s’avance, avec ses légions pourpres.

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