« Ne m’indique pas mon chemin car j’aurais peur de ne pas me perdre. » Proverbe Hassidique
Perdue est le mot approprié.
Elle était perdue au milieu de la foule, des bruits.
Perdue dans un monde qu’elle ne connaissait pas, seule, abandonnée par qui, par quoi ?
Par tout et par tous.
Pourquoi l’avait-on laissé seule ?
Pourquoi personne n’avait voulu l’accompagner ?
Je, elle, « nous » ne pouvions comprendre ce qui « nous » arrivait ?
D’une année à l’autre tout avait changé, les choses changent si vite.
Elle ne s’en était jamais aperçue auparavant.
Assise sur un banc, seule en face d’un buisson, elle regardait ce qu’on pourrait appeler la vie. Sa vie ?
Ce qui l’a constitué : les gens, les endroits, tout avait changé, elle n’avait plus de repères dans ce monde inconnu.
Tout ce à quoi elle s’était attachée, s’était envolé en fumée en un claquement de doigts.
Elle se sentait seule…
Au loin une colline, la colline de l’observatoire. Elle se dit soudain qu’elle aimerait bien y être, peut-être que là-bas, elle se sentirait plus à son aise.
Je crois que partout ailleurs, elle se sentirait mieux.
Il n’y a qu’ici…
Dans ce lieu austère, triste et inconnu, qu’elle se sentait perdue.
Une petite brise vint lui caresser le visage, ça lui procura un bien-être infini.
Elle était moins triste…
Ça y est c’est l’heure, il fallait qu’elle parte, qu’elle y retourne…
Où ? Elle ne savait même pas.
Photo : Florence Leyret
